discution avec Jean-Baptiste Farkas

1. Comment est né L’inventaire des destructions ? Et quand ?
L’idée de l’inventaire m’est venue instantanément au cours d’une conférence que j’ai donnée à La Sorbonne dans le séminaire d’Anne Mœglin-Delcroix en 1999. Je ne sais plus très bien quel était le sujet de la conférence, sans doute une présentation générale de ma thèse sur les pratiques artistiques du don. J’ai donc parlé de certains cas exemplaires : Lawrence Weiner, Michael Asher, Fluxus et de la revue Potlatch. Je ne me souviens plus très bien, mais j’ai dû conclure la conférence par une lecture de « Donner c’est donner » où j’énumère des dons faits par des artistes. C’est alors qu’un étudiant m’a demandé si les artistes, qui donnaient, détruisaient aussi. La réponse était évidente : il n’y avait qu’à leur poser la question. (…)

l’inventaire des destructions

A la mort de son amie Halszka en 1986, Roman Opalka a dû retourner à Varsovie chercher ses travaux. Après d’invraissemblables imbroglios douaniers, l’administration polonaise ne lui a laissé reprendre que trente tableaux, trente dessins, trente livres, etc. Ce choix fait, Roman Opalka a détruit tout le reste dans une fureur diaboliquement jouissive. (…)