tout va bien

Eric Watier : Pourrais-tu nous présenter ton projet pour Entre-deux ?
Eric Watier : TOUT VA BIEN est un projet assez simple. Il s’agissait de mettre en place, sur un pont au-dessus de la nationale 165 entre Nantes et Saint-Nazaire, deux grandes banderoles sur lesquelles était écrit : TOUT VA BIEN. À l’envers bien sûr…

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un art anonyme

En juillet-août 2002, Sébastien Vonier est invité en résidence à Betton près de Rennes. Après un important travail de repérage sur les objets déjà présents dans l’espace public et sur les différents lieux possibles pour son intervention, il réalise cinq sculptures qu’il fait placer par les agents des services techniques de la ville. Ces excroissances ressemblent beaucoup à certains mobiliers urbains : rambardes, chasse roues, etc. Utilisant la même technique (le tube en acier galvanisé) et copiant certains codes, les cinq objets entretiennent une certaine continuité, et donc une certaine ambiguïté, avec ce qui est déjà là. Les réactions ne tardent pas. Certains habitants se plaignent de cet envahissement absurde et inutile qui n’est ni de l’art, ni de la sculpture, ni même du mobilier ! On dresse alors la liste des objets indésirables et évidemment ce qui devait arriver arriva : certains objets incriminés ne sont pas des sculptures de Sébastien Vonier et certaines sculptures ont été oubliées. Pas vu, pas pris. (…)

allotopies (interview)

Allotopies : Pourriez-vous, en quelques mots, nous présenter votre projet pour Allotopies ?
Eric Watier : C’est un projet assez simple. Il s’agit chaque fois que l’on croise une pierre en ville (et contrairement à ce qu’on pourrait penser c’est assez rare), il s’agit de la ramasser et de la mettre au milieu du passage. N’importe qui peut le faire.

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felix gonzalez-torres : un art de la reproductibilité technique

La théorie n’est jamais avant ou après le travail, elle s’établit en même temps. Ou comme le dit Felix Gonzalez-Torres : « c’est un travail au sein du travail »[1]. Louis Althusser, Michel Foucault, Roland Barthes ou Walter Benjamin, par exemple, sont à l’œuvre chez Felix Gonzalez-Torres. Il en parle souvent, les mentionne ou les cite. De ces présences, celle de Walter Benjamin (et en particulier de son texte L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique) est la plus évidente. Sans doute parce qu’elle renvoie à une caractéristique technique évidente de son travail. Les piles d’affiches en distribution libre que Felix Gonzalez-Torres expose dès 1988 existent bien sûr grâce à leur reproductibilité. Mais cette caractéristique a une signification qui n’est ni circonstancielle ni anecdotique : « j’ai toujours été très intéressé par les écrits de Walter Benjamin, surtout vers 1981-83 à la sortie des cours libres du Whitney Museum quand je l’ai lu pour la première fois. J’étais très influencé par ses écrits, par leur pertinence dans notre culture aujourd’hui et je voulais faire un travail qui prenne en considération certaines de ses idées. »[2]

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